Le 28 avril , les élèves du collège Molière ont rencontré Nicolas Wild, auteur d’auto-fiction dessinée reconnu et travaillant pour la chaîne Arte, bd-reporter , et témoin précieux d’aventures géopolitiques variées.
Le 28 avril , les élèves du collège Molière ont rencontré Nicolas Wild, auteur d’auto-fiction dessinée reconnu et travaillant pour la chaîne Arte, photo-reporter , et témoin précieux d’aventures géopolitiques variées vécues au cours de ses nombreux voyages dans le monde.
Bibliographie: Kaboul Disco (2007-2008)
Il a obtenu le Prix France Info de la BD d’actualité et de reportage 2014 pour Ainsi se tut Zarathoustra .
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Elèves du club lecture: 1-Rêviez-vous d’être dessinateur, petit?
Nicolas Wild: «Je vivais assez isolé , à la campagne.Je n‘avais pas beaucoup d’amis. Je me suis donc trouvé des amis imaginaires en commençant à les dessiner.
2-CL: Pourriez-vous nous dire quel est le pays ou la culture qui vous a le plus marqué au cours de vos voyages et pourquoi?
Nicolas Wild: J’ai trouvé une offre d’emploi en Afghanistan, en 2005, juste après la défaite des Talibans lorsque la situation politique se stabilisait et j’ai été embauché par une agence qui devait élaborer une campagne dessinée pour promouvoir et expliquer la nouvelle Constitution du pays. C’était la première fois que je travaillais dans un bureau, dans un pays qui est l’épicentre de la géopolitique mondiale.
3-CL: Est-ce un pays où il n’y a aucune liberté?
Nicolas Wild: «La liberté d’expression y existe. Le journaliste peut dire ce qu’il veut. C’est juste qu’il peut mourir après.
En Afghanistan, les images avaient été interdites par le régime religieux autoritaire pendant des décennies. Élaborer des affiches dans ce contexte était donc une chose étonnante.
En 2001, il n’y avait plus aucune image, plus de livres, pas de téléphone. Puis Internet est arrivé vers 2005 et les compagnies de téléphonie mobile ont commencé à se multiplier.
Dans ce pays, certaines zones rurales n’ont pas évolué depuis 500 ans.
Lorsque je suis revenu en France, il m’a fallu un peu de temps pour me réhabituer à faire des choses de la vie quotidienne comme les courses.
4-C.L: N’avez-vous jamais eu peur?
Nicolas Wild: Non jamais. Si en fait lorsqu’une amie à nous s’est faite kidnapper lors d’une émeute à Kaboul, nous avons eu très peur pour elle. Heureusement, tout s’est bien terminé.
5-C.L Quelles sont vos références artistiques, vos «maîtres»?
Nicolas Wild: Hergé m’a beaucoup influencé. Il n’a jamais beaucoup voyagé lui-même mais il était en revanche très documenté sur les régions du monde dans lesquelles enquête son personnage de photo-reporter si célèbre, Tintin.
J’aime beaucoup également David Lynch, Lewis Trondheim avec «Lapinou» et son ton décalé a pour moi révolutionné l’art de la bande dessinée. L’urbanisme et l’architecture d’une cité comme Phnom Penh au Cambodge me fascinent énormément. Mes références ne viennent pas que de la bande dessinée.
6-Léonie (élève de 3e): «Vous arrive-t-il d’inventer des choses fausses pour que cela ait l’air plus réaliste?
Nicolas Wild: «C’est vrai, on invente parfois des choses fausses pour que cela ait l’air plus vraisemblable. Souvent la réalité est plus incroyable que la fiction.La narration que j’ai choisi est toujours subjective. Je raconte les évènements de mon point de vue.Certains personnages sont inventés ou exagérés. Dans «Kaboul Disco», je me caricature en faisant de moi un personnage très naïf.Dans la présentation de cet album, j’emploie d’ailleurs l’expression de «récits inspirés du réel. Certaines personnes dont j’ai fait des personnages en les dessinant et en les insérant dans mes albums ont demandé à ce que je change leur nom.A ce moment-là, ils deviennent un peu fictifs».
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